L' AMBRE

Publié le par Patrick

 

Sortie Ambre

 

Malgré une météo pluvieuse et froide , une trentaine de membres du Club était présent ce Dimanche 09 Avril . Avec l’aimable autorisation de la Directrice, nous avons pénétré dans la carrière qui est exploitée principalement pour le sable. Ce sable est situé sur un niveau d’argile riche en ambres et bois fossiles (lignite) , objets de notre visite.

 

Les trouvailles ont été nombreuses : du bois fossile plus ou moins pyritisé , de l’ambre de diverses couleurs ( du jaune transparent au rouge plus ou moins opaque …) , de formes et de tailles différentes ( de 0,5 cm à plus de 20 centimètres ….) .Et il y avait aussi du " beau " sable ….et le grand air….

 

L’AMBRE

Depuis le XVIIIème siècle , du succin ( terme moins usité de nos jours signifiant Ambre ) est signalé en Charente Maritime.

Plusieurs affleurements permettent d’étudier les niveaux argileux et ligniteux qui sont susceptibles de fournir de l’ambre ; parmi ceux-là : Pointe St Eulard sur l’île d’Aix , plage de Chaucre sur l’île d’Oléron , et une carrière dans les terres ( endroit en ayant fourni le plus ).

Des études complémentaires sur les inclusions de l’ambre ( insectes , arthropodes …) et les microrestes des argiles ( pollens , lignites … ) ont permis d’affiner la datation des terrains à la fin de l’Albien et le début du Cénomanien.

 

 

Crétacé

Supérieur

Maastrichien

- 70,6 Ma

Campanien

- 83,5

Santonien

- 85,8

Coniacien

- 89,3

Turonien

- 93,5

Cénomanien

- 99,6

Inférieur

Albien

- 112,0

Aptien

- 125,0

Barremien

- 130,0

Hauterivien

- 136,4

Valangien

- 140,2

Berriasien

- 145,5

 

 

 

 

 


 

 

 

 

1) Généralités

L’ambre est une résine fossile : c’est un corps amorphe constitué d’alcools aromatiques de faible dureté ( 2 à 2,5 sur l’échelle de Mohs ).Sa faible densité ( 1 à 1,3 ) lui permet de flotter sur l’eau de mer salée et est donc facilement transportée puis polie par les éléments ( sables , eau , pierres …).

Les conifères et certaines légumineuses sont les principales plantes productrices d’ambres , soit par un mécanisme de défense , soit lors de bris de branches.

2) Analyses

Six familles différentes d’ambre ont été répertoriées :

  • Jaune citron : limpide et de rares impuretés , de petite taille ( mm à quelques cm ).
  • Citron laiteux : alternances de bandes troubles stériles et de bandes limpides riches en impuretés parfois en insectes. De petites tailles ( env 1 cm ).
  • Rouge sombre : translucide , de rares impuretés souvent pyriteuses. Souvent une croûte épaisse et craquelée. Taille quelques cm. Pas d’insecte.
  • Miel : selon la richesse en impuretés , la couleur varie du miel limpide au miel brun presque opaque. Parfois encroûté. Très riches en insectes. Quelques cm.
  • Café laiteux : fréquemment zoné , parfois riche en impuretés ou stérile. Grande variation de taille ( mm à dizaines de cm .Pas de croûte discernable en général. Insectes rares.

L’ambre de la région est généralement opaque et seule une préparation longue et délicate permet de mettre en évidence et d’étudier les inclusions. Elles se sont avérées , jusqu’à maintenant , principalement d’origine animale : aucun pollen ni spore n’a été trouvé (seulement quelques débris végétaux ).

Dans 1 kg d’ambre " traité " , 150 spécimens ( entiers ou en fragments ) ont été répertoriés.

Les Hyménoptères ( fourmis , abeilles , guêpes …) et les Diptères sont les plus représentés parmi les insectes.

La présence de fourmis est remarquable par le fait qu ‘elles sont les plus " vieilles " connues à ce jour.

Les analyses des données de la faune ( ambre ) et de la flore ( pollens des argiles , bois fossiles …) montrent un climat plutôt chaud subtropical ( Brésil , Chili , Australie actuel ) et un environnement côtier et forestier. Les conifères ( famille des Araucariacées entre autres ) représentaient les principaux arbres de ces forêts.

 

L’ambre a été transporté en même temps que du bois , sur des distances plus ou moins grandes , et a été déposé dans des estuaires ou des bras morts de rivières.

Conclusions :

Toutes les données paléontologiques , sédimentaires et stratigraphiques accumulées ont permis de reconstituer l’environnement de la région , qui faisait partie du continent Laurasien , à la période Albien terminal / Cénomanien inférieur .Elle correspond à la remontée de la mer qui atteindra son niveau maximum au Cénomanien terminal.

L’ambre de la région est donc un des plus anciens d’Europe avec celui d’Avala en Espagne. Il a permis de mieux connaître cette période de l’histoire de la Terre il y a 100 millions d’années.

Bibliographie : L’ambre insectifère de l’albo-cénomanien charentais : caractéristiques sédimentaires , floristiques et faunistiques. De Vincent Perrichot juin 2000 .+ sites Internet.

 

Publié dans sgn.geologie

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L
La densité de l'eau de mer est de 1,O32 contre 1,2 à 1,3 pour l'ambre. L'ambre se retrouve donc au fond de l'eau...<br />  
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